La Communication bienveillante

Qu’est-ce que la Communication bienveillante?

La Communication bienveillante1 (couramment appelée « Communication NonViolente », ou CNV) est à la fois une approche et un langage développés par le psychologue Marshall Rosenberg qui vise essentiellement à rendre les relations humaines plus respectueuses, harmonieuses, empathiques et satisfaisantes.

Cette approche encourage les individus à apprendre à reconnaître, nommer et exprimer leurs émotions2 et leurs besoins (le plus possible sans jugement envers l’autre), tout en étant à l’écoute de ceux des autres, avec respect, empathie et bienveillance.

La Communication bienveillante peut s’appliquer dans tous les contextes et les milieux. Elle est particulièrement efficace dans la résolution de conflits et s’avère donc une approche parfaitement pertinente et adaptée à un contexte de service de garde.

La Communication bienveillante peut être appliquée autant aux relations entre enfants qu’à celles entre les membres du personnel, ou entre ceux-ci et les parents. De bonnes relations entre toutes les personnes fréquentant la garderie ont un impact direct sur le bien-être et le développement des enfants.

La démarche de la Communication bienveillante

Pour pratiquer la Communication bienveillante, l’éducatrice guide les enfants en suivant 4 étapes3 qui les aideront à mieux communiquer avec empathie, bienveillance et dans le respect de chacun :

Observation des faits

L’individu observe ce qui, dans les paroles ou les actes d’autrui, contribue ou non à son bien-être. Il est très important ici de formuler des observations basées sur des faits objectifs, le plus possible sans jugement ni évaluation.

  • Exemple : Un enfant pourrait dire à un autre : « Plus tôt, je jouais avec un camion et tu me l’as pris sans me demander la permission ».
Émotions

Il exprime ensuite les émotions qu’il ressent à la lumière de ces observations. Au fur et à mesure que l’enfant pratique la Communication bienveillante, il développera un vocabulaire affectif beaucoup plus riche et précis. En exprimant les émotions qu’il ressent (avec l’aide des compétences socio-affectives acquises par notre programme Brindami, dont les aptitudes à mieux exprimer et réguler les émotions) il pourra plus facilement établir un lien empathique avec son interlocuteur puisque ce dernier risque d’être moins sur la défensive.

C’est pour cette raison qu’il faut le plus possible éviter de blâmer ou culpabiliser notre interlocuteur en lui communiquant que son comportement est responsable de nos émotions; il peut contribuer à nos émotions, mais il n’est pas la cause directe de celles-ci. La Communication bienveillante vise donc à responsabiliser l’enfant, tout en lui inculquant « qu’il est responsable de ses pensées, de ses [émotions] et de ses actes4 ».

  • Exemple : « Je me sens fâché quand tu prends mon jouet sans me demander la permission ».
Besoins

L’enfant nomme ensuite les besoins qui sont à l’origine de ses émotions. Les besoins peuvent être de sources diverses : besoin de sécurité, d’amour, de respect, de calme, etc. La Communication bienveillante part de la prémisse que les conflits humains surgissent le plus souvent lorsque nos besoins ne sont pas comblés.

Cette démarche vise donc à outiller les individus afin qu’ils comprennent davantage leurs besoins et ceux des autres, tout en cherchant des solutions pour les satisfaire. L’enfant aura possiblement plus de difficulté à exprimer ses besoins que ses émotions; l’éducatrice peut donc l’aider à chaque étape en jouant un rôle de guide et de médiatrice.

  • Exemple : « J’ai besoin de pouvoir jouer et m’amuser à la garderie » (à noter qu’il n’y a pas ici de bonne ou de mauvaise réponse).
Demande

Enfin, ce dernier formule une demande à son interlocuteur en lui exprimant ce qu’il pourrait faire pour rendre sa vie plus agréable. Il faut le plus possible éviter de formuler une demande sous forme d’ordre ou d’exigence – on privilégiera donc une forme interrogative plutôt qu’affirmative.

Pour préserver le besoin d’autonomie de chacun, il est important de toujours laisser un choix à son interlocuteur – celui-ci sera plus enclin à coopérer et les besoins de chacun seront davantage comblés en adoptant cette approche. Cette dernière étape vise donc à trouver des solutions, des compromis, ou encore à établir un terrain d’entente.

  • Exemple : « Serais-tu d’accord de me demander la permission la prochaine fois que tu veux mon jouet? », au lieu de dire : « Je veux que tu me demandes la permission (…) ».

Les bienfaits de la Communication bienveillante en garderie

Comme nous l’avons mentionné, le langage de la Communication bienveillante aide l’enfant à mieux exprimer ses émotions et ses besoins, ainsi qu’à trouver des solutions. Petit à petit, les enfants en viennent à régler leurs conflits de façon autonome, ce qui a pour effet de les responsabiliser.

Ceci lui permet également d’acquérir plusieurs habiletés socio-affectives et langagières essentielles à son développement et son bien-être, telles que l’autorégulation, l’écoute active, l’empathie et la résolution de conflits, pour n’en nommer que quelques-unes.

Nous croyons que la Communication bienveillante est un merveilleux outil de communication qui harmonise et enrichit les relations humaines, tout en rendant la vie plus belle et agréable pour chacun!

Sources

1. Nous avons décidé de substituer le terme « Communication NonViolente » pour « Communication bienveillante » puisqu’il a l’avantage d’exprimer ce qu’il est, plutôt que ce qu’il n’est pas. Nous croyons également que le mot « bienveillant » a davantage une connotation méliorative en comparaison à « violent »; il transmet également la valeur que nous trouvons la plus essentielle dans cette démarche, soit la bienveillance envers soi et les autres.

2. Il existe six émotions de base selon Bernard Flavien : la joie, la peur, la surprise, la tristesse, le dégoût et la colère. Source : https://www.youtube.com/watch?v=flecCNe8yCA (50 :16)

Note : Les émotions « de base » qu’expriment les enfants à la garderie en général sont : la peur, la joie, la tristesse et la colère. De plus, le programme Brindami aborde les trois dernières émotions mentionnées.

3. Les informations comprises dans cette section proviennent de l’ouvrage suivant :

Rosenberg, M. B. (2005). Les mots sont des fenêtres (ou des murs). Introduction à la Communication NonViolente. Saint-Julien-en-Genevois : Jouvence Éditions, p. 22-23.

4. Ibid., p. 38.

Autres sources consultées :

-Rosenberg, M.B. (2007). Élever nos enfants avec bienveillance. L’approche de la Communication NonViolente. Saint-Julien-en-Genevois : Jouvence Éditions.

-Rosenberg, M.B. (2004). Teaching Kids Compassionately. How Students and Teachers Can Suceed with Mutual Understanding. Encinitas (Californie) : Puddledancer Press.